Histoire de Vagney

vieux vagney  rue de st amell y a 1700 ans, la forêt était partout ; Mais les légionnaires romains qui occupent le poste fortifié du Mont Habend (le futur Saint Mont) vont entreprendre les premiers défrichages aux abords d’une zone marécageuse et créer les hameaux de Zainvillers, Peccavillers, Crémanvillers. Au VIIème siècle, les moines sous la conduite de Romary continuent les défrichements et christianisent les populations.

Au XIème siècle, un nouveau lieu de culte est édifié sur les nouveaux pâturages, à l’abri des inondations de la Moselotte et du Bouchot : c’est l’origine de Vagney. Le nom de Vagney est tiré du mot « Waidanjan » qui signifie paître en haut allemand. Au Moyen-âge, la seigneurie du Ban de Vagney appartenait pour moitié au Duc de Lorraine et pour l’autre moitié au Chapitre des chamoinesses de Remiremont. Le territoire de la seigneurie était très étendu, il comprenait les paroisses de Vagney, Gerbamont, Basse-sur-le-Rupt, Rochesson, Saint-Amé et Saulxures.

Au début du XVIIème siècle, le village de Vagney est un gros bourg agricole, connu surtout pour l’élevage de chevaux. Les deux premières foires de Vagney datent de 1574, elles furent autorisées par le Duc de Lorraine Charles III. A cette époque, Vagney a été le théâtre de deux grands fléaux : en 1634, la peste fut terrible, les morts et les mourants étaient si nombreux et la peur si grande que l’on transportait les malades dans des fermes isolées et abandonnées entre Vagney et Sapois : l’endroit porte le nom de « Malaide » depuis cette époque (signifie malade en patois). En 1682, Vagney subit un tremblement de terre qui s’étendit jusqu’aux Hautes Vosges. Dans le cahier de doléances de 1789, on lit « que le territoire du ban est sablonneux, hérissé de montagnes stériles, exposé aux orages, aux inondations, aux inclémences des hivers. Il ne doit ses productions qu’à un travail opiniâtre, à d’abondants engrais»

Dans cette vallée d’agriculture médiocre, les paysans ont dû pratiquer des activités d’appoint : travail du bois, du granite, filage et tissage des fibres textiles. Dès 1830, l’industrie du coton se répand dans les Hautes Vosges : un rapport de 1833 indique que trois tissages mécaniques existent déjà dans l’arrondissement de Remiremont. L’un est possédé par Jean-Baptiste Flageollet dont létablissement situé sur le plus beau cours d’eau à Zainvillers, se fait remarquer par la beauté des bâtiments, des machines et du mouvement, et peut être considéré comme modèle en ce genre, il contient 500 métiers mécaniques et 6 machines à parer les chaines.

vieux vagney mairieDès 1860, le tissage de Jean-Baptiste FLAGEOLLET fonctionne jour et nuit. La présence des établissements Flageollet explique que Zainvillers au début du XXème siècle totalise 40% d’habitants de plus que Vagney. Ce patronat dynamique n’hésite pas à investir son argent dans des actions sociales : construction de logements pour les ouvriers, crèches pour les petits, écoles et ouvroirs pour les plus grands, hospices pour les anciens (patronage laïc qui offre des actions éducatives aux adultes, fondation d’associations sportives). C’est au XIX siècle que le village de Vagney prend sa physionomie actuelle : construction de l’hôtel de ville en 1842, de l’école de filles en 1848, du presbytère en 1875, du bureau de Poste en 1909, ouverture de la ligne de chemin de fer Remiremont Vagney Cornimont en 1879.

Le monument aux morts de Vagney témoigne des nombreux morts des deux guerres mondiales de 1914-1918 et de 1939-45. Paradoxalement c’est à la fin de la guerre en 1944 que Vagney souffre le plus : des maquisards sont abattus par les Allemands, 20 % des maisons sont détruites et la vie s’organise dans les caves. Dans la deuxième partie du XXème siècle, Vagney a également subi le recul de l’industrie textile qui occupe toujours une grande partie de la population active devant l’industrie du bâtiment et du granit. « 

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Le char du lieutenant Harris de l’us Army

 

Le récit de son intervention à Vagney